Exposants Tour Carrée


Valentin Phelippeau

Né le 2 septembre 1992 à Senlis, dans l’Oise, je nourris dès mon plus jeune âge une forte sensibilité pour le monde vivant. Plus tard, mes études d'écologie scientifique m'amènent à la photographie afin de partager mes trouvailles et cet émerveillement devant l'arbre ou l'insecte.
À vingt ans, ma famille m’offre mon premier reflex. Je l'utilise encore aujourd’hui en résistance à l’obsolescence programmée et la surenchère technologique. Dès le départ, je pratique et me forme seul, puisant conseils et inspiration dans les magazines spécialisés.
Adepte de la marche à pied et du voyage itinérant, j’aime varier les approches et les sujets pour questionner notre rapport au monde.
C’est lors d’un stage dans les Vosges que je développe mon goût pour la photographie abstraite. Dès lors, je n’aspire plus seulement à retranscrire la scène mais à changer de regard pour élargir mes perspectives en même temps que les possibilités du matériel. J’y trouve aussi un moyen d’interroger l’imaginaire du public et les émotions suscitées par l’image.
Début 2020, mes réflexions m’amènent à faire le choix d’une vie simple au contact des éléments, riche de rencontres, de surprises et d’apprentissages. Je pose mes bagages à Arnayon, dans les Baronnies provençales, où je m'adonne à l'écriture et au jardinage en savourant la valse des saisons.

Le bout du monde et le fond du jardin contiennent la même quantité de merveilles
- Christian Bobin -

Si la science cherche à expliquer et justifier, le promeneur contemplatif recherche le lien étroit, intime, sublime et mystérieux qui l'unit au monde.
Ma pratique de la photographie est un moyen de prolonger l'émerveillement, de rendre hommage à l'infinie complexité du vivant et aux émotions qu'il suscite en moi.
Elle est un prétexte pour sortir au grand air et prendre le temps d'observer, de m'imprégner des lieux pour y puiser l'inspiration et les idées qui nourriront mes réflexions et ma personnalité.
Ce n'est pas que la lumière qui crée le cliché, c'est aussi l'eau, la terre, le feu et l'air qui ont donné naissance au paysage et aux êtres qui l'habitent ; c'est la sensibilité du photographe à ce qu'il croise, le point de vue qu’il accorde aux événements et les impressions qui naissent en lui et qu'un souvenir suffit à raviver.
Les plus belles choses sont souvent là, à portée de sens, attendant silencieusement de nous enseigner les liens qui nous unissent à elles. Elles nichent dans ce ruisseau qui dissimule une vie discrète et insoupçonnée, dans ce bois libre de tout balisage qui réveille en nous l'animal oublié, dans ce détail qui n'en est pas un ou dans ce coucher de soleil qui ne se reproduira plus...
Le regard traduit une vision, un état d'esprit sensible donc personnel, une posture face au monde qui nous entoure et l'idée que l'on s'en fait. Car la ronce abrite un univers et l'insecte m’évoque un bijou, car la prairie est un tableau mouvant qui se réinvente au gré du ciel et des saisons, car la montagne m'inspire la sécurité et le bien-être, car le torrent m'offre un refuge et un souffle de vie. Autant de manifestations de l'Unité dont la société moderne nous détourne mais avec laquelle chacun possède la force de renouer.

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